Saturday, January 24, 2009

 

Mon mariage avec Delphine Vos, le 21 mars 2008

Mariage de Delphine et Henri le 21 mars 2008



DISCOURS DE JEAN-MARIE GUILLERMOU



Mon cher Henri,
Ma chère Delphine,
Mesdames et Messieurs, chers amis, queridos amigos,

Je me disais que parler après Henri c’est un peu comme évoquer la cascade du bois de Boulogne après le salto Angel mais enfin… face à un tel évènement historique, celui du mariage de Henri et de Delphine, Mesdames et Messieurs force est de mettre chapeau bas !

Chapeau bas d’abord devant tes discours, Henri… Certes ils ne durent pas 6h et plus, comme ceux d’un certains Hugo (pas Victor), mais tu as le don de toujours trouver le mot juste, la citation qui fait mouche, la parole qui émeut et l’humour qui frappe l’esprit. Bref ce qui manque généralement, en plus du temps, à ceux dont tu fus le nègre infatigable et auxquels je me flatte d’avoir appartenu !. Je parle à l’imparfait mais pas le moindre doute ne planera sur mon speech de ce soir, hélas !...
Je me rappelle ainsi commencer à Caracas devant un parterre d’officiels mon premier discours en espagnol, que tu m’avais donc préparé, en expliquant que j’espérais être capable de comprendre dans six mois ce que j’étais en train de lire !
Ou bien, devant le gratin de Caracas médusé, expliquer tout le bien que je pensais de l’utilisation du fil dentaire dans la confection des maillots de bains des jeunes filles vénézuéliennes...
Cela ne s’oublie pas !!

Chapeau bas Henri à ton côté aventurier, tu as de qui tenir il est vrai et à côté de toi Humbolt n’est pas grand chose !
Ne peuvent hélas comprendre ici que ceux qui, comme nombre d’entre nous ce soir, ont dû faire face avec courage, vaillance et souvent abnégation à la moiteur infernale de la jungle amazonienne dans laquelle tu nous entraînais. Ces expéditions, c’était à la fois la Mission Citroën et ta Croisière verte.


Et nous,
• menacés de toutes parts par les loutres et les tortues mata-mata, par les piranhas que tu nous forçais à pêcher, par ces migales et ces grenouilles mortelles qui nous poursuivaient,
• traversant sous l’attaque persistante de moustiques kamikazes des torrents tumultueux ou des lagunes recouvertes de mangrove hostile où il fallait se baisser à chaque branche dans nos pirogues effilées et à l’équilibre ô combien instable,
• là enfin où la main de l’homme n’avait quasiment jamais mis le pied,
• escalant des cascades du haut desquelles certains d’entre nous n’hésitaient pas à se jeter dans le vide pour échapper à la torpeur de la chaleur tropicale tandis que d’autres subissaient la torture des massages des jacuzzi géants des chutes d’eau frémissante,
• naviguant la nuit à la lueur des yeux des crocodiles et criant avec les piranhas qui giclaient dans les pirogues
nous risquions nos vies à chaque pas, à chaque coup de rame, menacés de noyade dans chaque rivière, nos peaux meurtries à vif par la brûlure des coups de soleil et de la prétendue lithothérapie des rochers réchauffés sur lesquels nous nous allongions un peu pour tenter en vain de récupérer…
Et quand, par miracle, nous arrivions à revenir indemnes le soir au campement, il nous fallait encore subir l’absorption de breuvages aux noms étranges comme caipirinha ou autres Taittinger et déjà subir tes discours dans lesquels tu nous distribuais avec une très grande cruauté et selon un scénario bien rôdé une série de cartons jaunes ou rouges retraçant sans pitié nos performances de la journée…

Et pauvres de nous comme ô combien de marins, combien de capitaines qui sont partis joyeux pour des courses lointaines, nous revenions à chaque fois pacifiés et émus des rencontres que tu organisais, avec une nature époustouflante et avec des amis choisis avec qui nous partagions le bonheur précieux et le luxe inouï de ces moments uniques.

Ce que tu nous as fait subir, Henri reste à jamais gravé dans nos cœurs et j’ai bien peur que tu profites honteusement du fait que cela, nous ne pourrons jamais te le rendre !!

Chapeau bas, Henri !

Chapeau bas aussi à Delphine !

Delphine, je veux saluer en toi l’esprit conquistador bolivarien. Tous les quasi-guérilleros que nous sommes devenus sous l’influence de Henri, connaissent le mot célèbre du Libertador qui disait :
"Si la nature s'oppose à nos desseins nous la combattrons et nous ferons en sorte qu'elle nous obéisse".

Eh bien Delphine ton opiniâtreté est aujourd’hui récompensée, le bel Henri tombe enfin dans tes filets et ce fut de la pêche au gros !... Delphine, il y a en toi à la fois du pêcheur d’Islande et du corsaire breton !. Contrairement au Libertador dont la lutte a plutôt fini en eau de boudin, ce combat de titan toi tu l’as gagné et ton triomphe aujourd’hui resplendit à jamais au firmament de ta gloire éternelle.

Et voila, qu’en plus, Henri, grâce à toi, devient breton ! Degemer mat, Henri, bienvenue !

Chapeau bas Delphine sur tes talents méconnus et que tu caches d’ailleurs avec beaucoup d’application. Et pourtant !. J’entendais encore la semaine dernière Paul et Michel, je veux dire Paul Bocuse et Michel Troisgros, dire en toute simplicité : « Qui n’a jamais goûté la salade tomate mozzarella basilic de Delphine n’a jamais connu la félicité suprême! »

Enfin Delphine, te concernant, je voudrais évoquer l’aviateur Henri Guillaumet. Toi, c’est presque tous les mois, non pas pour le courrier postal mais pour retrouver ton cher Henri, que tu traverses l’Atlantique en surmontant ta peur et les turbulences, serrant, tétanisée, les bras des fauteuils et la main des hôtesses de l’air, tant tu as peur de l’avion ! Oui, Delphine, « ce que tu as fait aucune bête ne l’aurait fait ».

Chapeau bas Henri et Delphine !

Et puisque vous voici enfin officiellement unis, je voudrais simplement vous dire la joie toute bolivarienne que nous avons d’être avec vous ce soir, notre émotion aussi de partager cela avec vous et avec vos amis, qui sont aussi les nôtres.

Et n’oubliez pas : La pareja unida, nunca sera vencida !

Mais attention : la lucha continua !

Et enfin pour finir et à partir de maintenant: Ni un paso atras !

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